mardi 12 juillet 2016

Le Brexit, c'est l'histoire d'un mec….

Le Brexit, en réalité, c'est l'histoire d'un mec qui décide de quitter sa meuf.

GB (Grand Breton) et EU (Eternelle Utopiste) vivent ensemble depuis plus de 40 ans. Ils habitent une immense maison dans un petit patelin avec plusieurs chambres, un grand potager, un lac pour pêcher et une ferme avec des cochons et des vaches. 



N'ayant pas d'enfants (parce que les enfants, ça fait chier), leur maison sert de squat aux différents membres de leur famille élargie (28 au total) et des copains venus de loin (le reste du monde). La maison, certes, appartient à EU, mais GB bossant dans la finance, c'est plutôt lui qui ramène les sous pour payer les factures et agrandir la maison. En échange, EU s'occupe de maintenir leur grande propriété dans un état correct et de faire en sorte que ce soit pas trop le bordel avec tous ces allers et venues. 


Les copains et la famille, eux, quand ils viennent squatter, sont loin de rester avachis sur le canapé à se curer le nez devant Top Gear avec une bière à la main. Plutôt soucieux de se faire réinviter et parce qu'ils sont bien contents d'être là que dans leur pauvre F2 de merde, ils font le max pour se rendre utiles : ils s'occupent du potager, du lac, de la ferme, ils soignent les petits et gros bobos de tout le monde, font les courses, le ménage, chauffeurs de maître, réparent ta caisse et participent aux frais de la maison. Et en prime, ils font de la super bouffe, ce qui change du fish & chips tout gras et dégueu de GB.



Jusqu'ici, tout allait bien, et durant 40 ans, ce couple exemplaire a maintenu le cap et fait face aux crises du mieux qu'il pouvait. Faut dire que leurs voisins sont un poil agressifs….

Et puis un jour, GB a décidé qu'il en avait marre…

GB : "Meuf, faut qu'on parle…."

EU : "Attend 2 secondes là, j'ai un truc sur le feu et y'a encore les voisins qui font chier"

GB : "Ecoute, c'est hyper sérieux, j'ai bien réfléchi et je pense que toi et moi, nous ne pouvons plus continuer dans ces conditions là…"

EU : "Quoi encore? Tu vas encore me faire un caca nerveux sur ton désir d'indépendance?"

GB : "Bah voilà, c'est EXACTEMENT ça!! J'en ai marre, de toi, de ta famille, de tes potes, je me sens plus chez moi.
Donc premièrement, le squat en permanence, ça me saoule, surtout que c'est moi qui raques pour tout le monde, je suis pas une vache à traire, j'ai même plus la place pour poser mes fesses sur le canapé. Avant, ça allait, on était pas beaucoup à occuper la maison, mais là, ça explose et y'a encore du monde qui se bouscule au portillon, donc NIET. Tes copains, là, avec leurs boubous et leur bouffe trop épicée, stop!
Deuxièmement, plus les années passent, et plus tu m'imposes des règles à la con, non mais t'imagines? plus de 2000 au total, j'en peux plus moi! Si j'ai envie de manger de la viande avariée, planter des concombres qui font plus de 40 cm ou arroser mon jardin de Roundup, j'ai le droit, ch'uis chez moi merde! En fait, tu fais ça juste pour me faire chier!

Troisièmement, avant, j'étais un peu the King of the World tu vois, ouais, le Roi du Monde madame! Je pouvais aller n'importe où, me saouler, coucher avec qui je voulais, squatter chez les autres et repartir avec leurs meubles après avoir saccagé leur baraque et personne ne me disait rien! 




Au contraire, j'apportais un semblant de savoir-vivre et du fric à gogo parce que contrairement à ce qu'on pourrait croire, ch'uis pas un Gros Bâtard! Et depuis que je suis avec toi, bah je suis juste un autre parmi d'autres, j'aime pas ça, j'ai de l'amour propre moi.

Donc merde…"

EU : "Mais dis pas ça enfin mon chéri….
Déjà, premièrement, c'est toi qui a poussé pour qu'on agrandisse la maison et qu'on reçoive tout ce beau monde. Tu t'es dit "tiens, si j'invitais les voisins et qu'on devenait potes, ça ferait tellement chier le Ruskoff et en plus, j'aurai quelqu'un pour réparer le toit de la maison qui fuit depuis 30 ans". Donc forcément, ne fais pas l'étonné qu'en ouvrant tes portes aussi généreusement, tu te retrouves avec du monde à la maison. Et honnêtement, ils font peut-être chier de temps en temps, mais ils sont quand même bien sympas de faire le boulot que tu refuses de faire parce que ça te saoule… De plus, t'es quand même bien content d'aller squatter chez eux en vacances sans que ça te coute un rond et tu y es accueilli les bras ouverts… sans déconner….

Deuxièmement, une vie de couple, c'est une série de compromis de ma part comme de la tienne et parfois, il faut mettre en place certaines règles noir sur blanc. Oui, je suis obligée d'imposer des règles car sinon, avec tout le monde qui squatte, ce serait ingérable. Si y'en a un qui se sent lésé par rapport à l'autre, c'est caca nerveux assuré sur la table. Bon, je te l'accorde, j'ai un peu abusé, je t'ai imposé des règles absurdes et je te promets d'alléger tout ça.

Troisièmement, mister King of the World, c'est fini ton délire de cador…. Ceux chez qui t'a fait ton chef de bande se sont émancipés et préfèrent être fauchés que d'avoir un gars qui vit à des milliers de kilomètres leur dicter leur façon de vivre. Et puis honnêtement, c'est pas avec ta bande de cousins que vous allez arriver à faire quoi que ce soit, déjà que vous passez votre temps à vous mettre sur la gueule, je n'ose même pas imaginer comment vous pourriez vous coordonner ne serait-ce que pour louer une voiture à plusieurs. Donc t'oublies…

GB : "…. Ouais, mais n'empêche… Je ne sais plus…."

EU : "Bah va falloir que tu te décides assez vite mon grand, parce que moi je vais pas attendre la bouche ouverte que tu prennes une décision. Et puis franchement, je vois pas pourquoi tu me reproches tout ça, c'était génial d'être ensemble !"


Le couple, vu par EU… bon….ok...


GB : "Ecoute, je te dis ça…. le 23 juin!!"

EU : "C'est ça oui, prend ton temps, te presse surtout pas, réfléchis bien à ce que tu vas faire, prends toi la tête dans ton coin…"

Bref, le jour fatidique arriva, et EU étant ce qu'elle est, ne se doutait pas vraiment que GB allait la planter comme une grosse merde. C'est mal connaître l'animal qui pendant des années a accumulé un nombre de frustrations et pratiqué le non-dit dans un souci de paraître exemplaire. De tergiversations en coups de gueule, GB a mis des mois à prendre sa décision….

EU : "Alors?"

GB : "Bah, c'est décidé… JE-ME-CASSE!"

EU : "Hein? Quoi? Mais enfin, tu ne peux pas me faire ça??!! Après tout ce qu'on a vécu ensemble, tu me quittes comme ça? T'es vraiment un enculé…"

GB : " Ha bah je t'avais prévenue hein! On a vécu une belle histoire, tu m'as apporté beaucoup, je t'ai donné un rein mais là, faut que je prenne le large… Et puis les squatteurs là, j'en peux plus..."

EU : "T'es sûr de toi? Pas de seconde chance? Pas de discussion pour remettre les choses à plat et repartir du bon pied? Un jour t'es le mec le plus ouvert de la planète et pouf, du jour au lendemain, tu deviens un gros facho!"

GB : "Ha non, moi quand je prend une décision, je reviens pas dessus, c'est un principe"

EU : "Bon bah, tu te casses quand alors?"

GB : "Je sais pas encore…"

EU : "Comment ça tu sais pas? Attends, tu m'annonces que tu me quittes et tu penses sincèrement que je vais te laisser squatter un jour de plus??! Ne me dis pas que t'as pas pensé à un plan B?"

GB : "Hum, j'y ai pas trop réfléchi… Ch'uis monotache moi, je peux pas penser à plusieurs trucs à la fois… En fait, je pensais partir dans 2 ans… 2 ans, c'est bien, ça me donne le temps d'anticiper..."

EU : "2 ans??? Tu te fous de ma gueule? Ha non, non, non, non! Tu te casses maintenant, tu prends tes meubles et sou, dehors mon vieux!"

GB : "On peut pas faire chambre séparée pendant 2 ans? Je vis ma vie, j'emmerde plus personne mais j'ai quand même accès aux espaces communs, au frigo et à la voiture? Et puis ton cousin du Sud là qu'il faudrait dégager, tu peux voir avec lui si je peux passer 15 jours dans sa villa cet été? Non parce que j'ai déjà pris mes billets et ça me saoule de les annuler, c'était des billets non-remboursables…."



EU : "Et puis quoi encore??! Non, tu jartes, tu retournes dans ton F2 de merde avec ta friteuse de merde, ton temps de merde, ton accent de merde. Moi, à partir du moment où tu me quittes, je dois refaire ma vie, combler ce vide, réorganiser la maison, faire comprendre aux autres que tu as décidé de partir à cause d'eux malgré tous les efforts qu'ils ont fait… Parce que vois-tu, moi aussi j'ai un minimum de dignité..."

GB : "Ouais, c'est ça, genre du vas t'inscrire sur Tinder et trouver un pigeon qui paiera toutes les factures, sans ma thune, tu n'existes plus de toute façon…"




EU : "J'arriverai bien à me démerder, t'inquiètes pas…."

GB : "Bon et sinon… un dernier petit coup avant mon départ?"



Le Brexit, c'est l'histoire d'une meuf qui s'est fait larguer par son mec...

lundi 13 juin 2016

Et si on allait.. ?

Bon les gars, ça suffit la glande…

Les grandes vacances approchant à grands pas, j'ai décidé de vous gâter un peu parce que votre patience et votre fidélité (pour les 13 lecteurs qu'il me reste) méritent d'être récompensées et que je suis pas qu'une pouf qui se cure le nez toute la journée entre 2 parties de Candy Crush.

Pour ceux qui l'ignorent, cela fait 4 ans que je travaille pour une petite collection de guides "Partir en Famille" à Londres, NY, Rome, Bruxelles et Barcelone. Contrairement à d'autres éditeurs, le mien a eu la sagesse de choisir des auteurs qui habitent sur place…. Ca fait quand même plus sérieux…. 

Ainsi, depuis 4 ans, je mets à jour mon petit guide sur Londres les nains sous le bras et le moleskine dans la poche arrière de mon fut. On en a bouffé de l'audio-guide et des trails….

Cette année, il se trouve que le Lonely Planet a pris en charge la collection et c'est non sans fierté que mon nom se trouve en couverture de celui de Londres


Bon et puis, tant pis pour l'anonymat...


De plus, c'est quand même ma grande copine LiliBé qui s'est tapé toutes les illustrations. Quand on sait qu'on a du pondre 100 pages de plus par destination, ça vous laisse un aperçu des longues heures passées à chercher, vérifier les prix, écrire, ré-écrire, se tâter, revisiter… Tout ça pour constater qu'entre le moment où j'avais rendu ma copie finale et la sortie du guide, il y a eu au moins 3 adresses qui ont fermé et que je vais passer pour une bouffonne. Mais entre la Pâtisserie des Rêves qui ferme du jour au lendemain sans prévenir ses employés, le Build a Bear et le Soccer Scene qui ont disparu de la circulation on ne sait comment, mettre à jour un guide pour une ville comme Londres qui applique des loyers insensés et met à genoux même les grandes enseignes a été nettement plus difficile cette année qu'auparavant et je m'excuse déjà platement auprès des mes lecteurs!!

Alors voilà, le service de presse a eu la gentillesse de m'envoyer quelques exemplaires à faire gagner, dont celui de Paris tout beau tout neuf que tout le monde attendait! Un grand merci à eux et puis aussi à VoilàLondres et LostinLondon de s'être prêtés au jeu en organisant un tirage au sort également!

Donc les cocos, si vous voulez un exemplaire, c'est simple, faut liker ma page facebook (n'ayez crainte, vu la cadence de mes posts, je ne vais pas pourrir votre mur avec des photos et citations débiles mais j'ai décidé que j'allais ouvrir une bouteille si j'atteignais la barre des 1000), choisir une destination et hop, petit tirage au sort dans 10 jours!


Ils sont mignons tout plein hein?


BONNE CHANCE A TOUS!!

mardi 22 mars 2016

Dead Poule?

Encore 15 jours et j'aurais accompli l'exploit de "la meuf qui prétend avoir un blog et qui n'a pas écrit depuis 1 an".

Histoire de prouver que je suis encore en vie, j'alimente ma page facebook de photos débiles et de citations enfantines dont les lecteurs qui n'ont pas d'enfants se foutent éperdument. Un peu plus et j'allais passer le cap du postage intensif de vidéos de bébés chats qui sont tellement mignons même quand ils se lèchent le derrière. Il parait cependant que ça fait un carton auprès des internautes. Va comprendre….

Bien entendu, j'ai failli enterrer ce blog une dizaine de fois, faire mes adieux en larmes, persuadée que je n'avais quand même pas grand chose à raconter et que ma vie d'expatriée était noyée parmi les dizaines de blogs de français à Londres qui fleurissent chaque mois sur la Toile. Entretenir l'intérêt des lecteurs et publier régulièrement du contenu un peu travaillé demande plus de temps (et de talent) que l'on ne le croit.

Et puis quand t'as un gros poil dans la main, ça n'aide pas.

Récemment, une journaliste de l'Express m'a contactée pour témoigner dans le cadre d'un gros dossier sur l'Expatriation (sorti depuis en janvier). Bien que très flattée par son intérêt pour ma modeste prose, je lui ai fait remarquer que cela faisait des mois que je n'avais rien écrit.

"Pourquoi?" m'a t-elle demandé?
"Par décence chère madame", lui ai-je répondu.

Depuis janvier 2015, j'ai pris cette mauvaise habitude de me coucher en lisant les nouvelles. Et chaque matin, je me réveille en allumant mon téléphone pour savoir ce qui s'était passé durant mon lourd sommeil. Plus que du voyeurisme, c'est de l'inquiétude. Et après l'inquiétude vient la colère. Et ce matin, je suis gavée….

Ce blog n'a pas d'autre but que de faire glousser, animer la pause-déjeuner de mes lecteurs et donner quelques news à mes proches. Mais depuis 1 an, je n'ai plus coeur à la rigolade.

Parce qu'il me parait indécent de parler de mon surpoids quand des gens crèvent de faim à nos portes, me prendre la tête sur le choix des écoles à Londres alors que des milliers d'enfants n'y ont même plus accès, râler sur mon mari désorganisé alors que des femmes se font tabasser par leurs conjoints dans le silence absolu, m'exaspérer sur le bordel accumulé résultant d'achats compulsifs alors que des familles entières ont tout perdu, m'offusquer du prix des billets d'avion pour nos prochaines vacances quand d'autres se noient par milliers sur de pauvres embarcations. Ajouter à cela la montée du fascisme, la bouffe empoisonnée à grande échelle qui nous fait crever à petit feu, l'impuissance grandissante de nos gouvernants et bim, voilà comment on arrive à se plomber le moral dès le réveil.

On essaye de nous lobotomiser à coup de nouveaux Iphone (Apple c'est le merde, je le dis pourtant depuis des années), d'émissions de TV Reality qui nous montrent ce qu'il y a de pire dans le genre lavage de cerveau, de jeux vidéos et de porno à gogo auxquels nos enfants ont accès dès le plus jeune âge, ça se bastonne, ça baise, ça hurle, ça s'insulte… Dire qu'à l'époque je jubilais rien qu'avec 5mn quotidiennes d'Ulysse 31… On nous donne tout, on en fait de la merde.

Moi même j'ai plongé tête la première, une grosse autruche qui enterre son cerveau dans un vide béant et qui continue de creuser parce qu'il n'y a pas de limite dans la médiocrité.

Et puis parfois, je relève la tête. J'y trouve mes enfants, ma famille, mon homme, mes amis, à portée de main. J'ai une chance incroyable finalement, une vie paisible, beaucoup d'amour, j'ai de quoi bouffer tous les jours, je suis en vie!

Et parce qu'Internet est à double tranchant, je fais comme tout le monde : ma foi en l'humanité reprend le dessus rien qu'en regardant des films avec de parfaits inconnus qui s'entraident (oui je sais, c'est con, mais c'est comme ça) et oui, je mate des putains de vidéos de chats!!



ALLEZ C'EST BON, JE VAIS ARRETER DE VOUS PLOMBER LE MORAL!


lundi 20 avril 2015

#Parisjetaime (mais de loin)

Grâce à l'extrême générosité d'Eurostar, j'ai pu retourner à Paris lors des vacances de Pâques.

Pourquoi avoir attendu 18 mois pour mettre les pieds dans notre chère capitale française ?

Et bien tout d'abord parce que plus les mois passent et plus les billets de train coûtent une blinde et que j'arrive à retrouver mes amis et la famille en dehors de Paris (de la Bretagne à Dublin, en passant par la Lozère et le sud de la France). Pourquoi donc s'enquiquiner à aller à Paris où tout le monde semble faire la gueule?

Comme beaucoup d'expatriés, l'idée même de revenir vivre en France n'est absolument pas envisageable... A la fameuse question : "Et toi? Tu te vois revenir à Paris?", la réponse est généralement  "Never, over my dead body, t'es complètement dingue, je préfère même pas y penser!", avec un ton offusqué voire choqué comme si on te demandait de participer à des jeux sexuels avec des animaux (consentants).

Le problème est que, malgré tout, je suis très attachée à la culture française et on peut difficilement nier que c'est un pays magnifique. 

Quand on vit à Londres, au début, on a un peu le coeur qui balance entre la France et l'Angleterre, toujours le cul entre deux chaises, qui trempe dans la Manche. On s'installe tranquille, on améliore son anglais, on renifle les us et coutumes locales, on colle les gamins dans un environnement 100% british,  on découvre le Pinot Grigio, on apprécie la politesse des anglais et on finit par succomber à leur charme  au point de s'installer avec eux et fonder une famille avec un gars qui ne parlera probablement jamais français de sa vie…

Parallèlement à ça, on s'extasie devant un bon saucisson, on se fait des petits trips à Paris pour retrouver nos habitudes, on s'entoure de français qui pratiquent le même humour lourdingue, on court après les cours de français pour nos gamins parce qu'on ne veut leur transmettre un minimum les joies de la grammaire et on fait péter le Sancerre quand on veut se faire plaisir.

Mais au fur et à mesure que les années passent, on se radicalise : l'Angleterre est maintenant mon pays d'adoption et la France n'a plus la même saveur. J'avoue avoir pratiqué ces dernières années le "french-bashing" qui consiste à critiquer la France et les français, avec une mauvaise foi dont je ne me saurais jamais cru capable. Comme si j'avais besoin d'une réelle fracture avec ma Mère Patrie pour justifier mon exil et me conforter dans mon choix.

Tout le monde en prend pour son grade :

- Les français sont cons, ils râlent tout le temps, ils font la gueule et ils se mettent à voter FN en masse.

- Les chauffeurs de taxis sont tellement désagréables qu'on a envie de leur mettre des claques et que ton pourboire tu peux t'asseoir dessus avec ton gros cul connard. Et en plus, ta voiture, elle pue la clope et la transpiration. Et puis tiens, maintenant j'utilise Uber, j'ai au moins droit à une bouteille de flotte ou à des bonbons.

- Les serveurs, c'est pas mieux. Le jeunot qui n'a pas trouvé de job après sa maîtrise de philo fait payer aux clients sa vie de merde et le plus aguerri te sert un express à 4 euros sans même décrocher un sourire, tellement occupé à tripoter sa monnaie dans sa petite poche de merde, comme un appel subliminal pour que je lui lâche un pourboire.

- Y'a toujours, je dis bien toujours des grèves. Quand ce ne sont pas les pilotes d'Air France, c'est le personnel de bord, à quai, techniciens, conducteurs. Bah tiens, à Pâques, c'était la grève du personnel qui approvisionne les wagons restaurants : celle-là, non seulement on me l'avait jamais faite, mais en plus je ne m'y attendais pas (je peux te dire que 4 heures de train sans boire ni manger avec 2 nains, c'est pas la joie). Ca, c'est typiquement la grève à la con qui fait réaliser aux usagers qu'au lieu d'acheter un sandwich dégueulasse à 6 euros et un café soluble dans le train, on peut effectivement s'alimenter mieux que ça en s'organisant un peu à l'avance (fais péter le Super U). Et que ton bar là, bah il sert à rien. Sans déconner mon gars, c'est pas comme si t'étais cheminot ou que tu devais pousser un chariot au fond d'une mine??

- Y'a pas de boulot, pas d'avenir pour les jeunes, les boites n'ont plus un rond, elles payent trop de taxes et les jeunes entrepreneurs se cassent ailleurs. Super.

- On se sent en insécurité dans les transports en commun. NE FAIS PAS COMME A LONDRES, c'est à dire, ne t'avises pas de sortir ton ipad si tu ne veux pas te faire dérober et t'évites la mini-jupe si tu veux pas finir en tournante dans le RER.

- Y'a pas d'espace vert où poser ses fesses. Les nains ont eu le malheur de s'asseoir sur une pelouse au jardin du luxembourg et le vigile n'a pas attendu 5 minutes avant de les dégager. Et oublie le playground : il faut faire la queue et en plus il est payant.

- Y'a des crottes de chiens partout, ça c'est vraiment dégueulasse. Non mais un peu de civisme quoi, merde! T'aimerais toi que je vienne chier dans ta niche? Non. Donc tu ramasses ou tu fais ça dans le caniveau!

Bref, je pourrai continuer à déverser mon dégueuli comme ça sur 12 pages. Mais quel est l'intérêt?

Ce qui me met le plus en colère je pense, c'est qu'à l'époque, j'adorais Paris, de jour comme de nuit. Tant de possibilités s'offraient à nous. Le taf, les amis, les bars, la glande, les ballades romantiques, le ski à portée de train, les déjeuners familiaux et les bonnes bouffes, les trajets en scooter, l'accouchement sous péridurale et puis on arrivait à s'en sortir sans problème en se sortant un peu les doigts du cul… De loin, tout semble avoir laissé place à une morosité vraiment regrettable.

Et puis, ce récent séjour m'a fait oublier tout ça.

J'ai retrouvé ma petite pharmacie où j'ai claqué une fortune en crèmes hydratantes et shampoings à l'avoine qui serviront à rien vu que je perds mes cheveux, je me suis précipitée à la boulangerie du coin pour faire craquer entre mes doigts une baguette bien chaude, j'ai pris mon express à 4 euros tout en fumant des clopes, un jeune homme a laissé son siège aux nains dans un métro bondé (j'ai failli en pleurer d'émotion), j'ai trainé avec nostalgie dans les rues sales et bruyantes, j'ai salué Notre-Dame, j'ai dîné à St Germain, maté quelques culs en terrasse, j'ai pu aller d'un coup de train embrasser mes parents que je n'avais pas vus depuis 8 mois et retrouver mes frères et soeurs… et puis surtout, j'ai pu revoir mes amis de longue date, ceux qui trainent dans mon sillage depuis bientôt 30 ans, ceux que je revois en ayant l'impression d'avoir dîné avec eux la veille (une note d'hystérie en sus, je vous l'accorde) et avec qui je partage de tels souvenirs liés à Paris : du collège à la Fac, les cuites monumentales, les premiers déboires amoureux, la célébration du premier job et du premier enfant… Et je suis extrêmement fière que la majorité d'entre eux aient lâché leur job confortable pour monter leur propre boîte!

Je suis rentrée à Londres de meilleure humeur, en ayant eu l'impression de m'être réconciliée avec la France.

Car ce n'est finalement pas la rudesse d'inconnus mais les amis que j'y ai laissés et pour lesquels j'ai une immense tendresse qui font que Paris, restera, pour toujours, la ville de mon coeur.

mercredi 11 mars 2015

Best wishes

Il y a certaines traditions anglaises qui ne se perdent pas et qui, à mon sens, se résumaient surtout à manger ou boire n'importe quoi à n'importe quelle heure (des saucisses grasses au réveil, des oeufs brouillés avec du bacon à 11h, le fameux afternoon tea de 16h et surtout la grosse murge au pub dès la sortie du taf à 17h).

Il y en a une cependant qui me fait chaud au coeur tous les ans, ce sont les cartes de voeux.

Alors qu'en France on se contente d'envoyer un pauv' mail avec une animation gif de merde avec un renne qui danse le flamenco en vous souhaitant "Joyeux Noël et Bonne Année", en Angleterre, tout le monde se fend d'une vraie petite carte écrite à la main. Oui Monsieur, on utilise encore des stylos pour écrire ici, on gratouille un "Best Wishes" et on envoie le tout par la poste avec un timbre tout ça.

Bref, on croule sous les cartes entre décembre et janvier et je dois avouer que c'est une petite attention qui fait toujours plaisir.

Il y en a cependant qui mettent la barre très très haute et ne se contentent pas d'une petite carte impersonnelle. Non, il y en a qui font péter la photo professionnelle avec toute la petite famille, imprimée sur un carton 200g avec les lettres en relief…. Les enfants sont mis en valeur avec de belles coiffures soignées et l'ensemble Bonpoint, y'a toujours un bébé qui traîne avec l'air hagard et les parents, tout sourire, enrobent tendrement le tout de leurs bras protecteurs et aimants. Et même s'ils sont tous super laids, on ne peut s'empêcher de trouver ça attendrissant. Va comprendre…


Ca donne un truc du genre tu vois….

Nous avons un couple d'amis américains qui par exemple, nous envoie leurs voeux tous les ans. Et tous les ans, les photos sont d'une telle beauté que cela devient un moment très attendu. Les petites courent dans un champ avec un pissenlit dont les pétales s'envolent gracieusement (moi, tu me colles un pissenlit dans la main et j'éternue direct) ou sur les épaules de leurs parents. Derrière l'objectif, y'a forcément un photographe professionnel qui charge comme un porc mais il est vrai que ces photos sont destinées à décorer les murs pour les générations à venir.

Bref, cette année, j'ai dit à Mari : "Bon, y'en a marre de passer pour des blaireaux, nous allons nous aussi faire une vraie carte de voeux avec photo tout ça! Mais on va pas faire appel à un professionnel, hein. Faut quand même pas déconner!"

Bien sûr, j'aurais pu faire dans le classique avec le sapin de Noël, la cheminée et les décos moches mais nous avons préféré jouer les crevards et organiser cette séance photo lors de nos vacances de Noël au soleil. Le message subliminal étant :"Nous vous souhaitons une belle année et un Joyeux Noël mais comme on a aussi envie de vous foutre les boules d'être restés à Londres où ça pèle sa mère, voici nos voeux from the beach!!"

Pour faire un test, on a donc emmené les nains sur la plage par un jour de beau temps pour que Mari me prenne en photo avec les enfants, tout sourire, tout bronzés, en tongs, à l'aise.


Shoot n° 1
"attends, on va faire un truc marrant, on va sauter tous les 3 ensemble!!"


"Grosse Mémère, t'es pas synchro là!! 
Non mais laisse tomber, ça fait apparaître mes bourrelets!!, c'est trop moche!"



Shoot n° 2 
" Bon, on refait un essai, sans sauter, on pose à mort tout sourire comme ils font les autres…"



- "Ha non, mais ça va pas là…. J'ai des cuisses de mammouth bordel!! Et regarde, ch'uis tellement fat que je m'enfonce dans le sable avec mes gros poteaux! C'est pas montrable, on recommence…"
- "Non mais les enfants sont bien là, tu nous gonfles!"
- "On s'en fout, j'veux être belle moi aussi!!"



Shoot n° 3
" Bon, on reprend la pose mais cette fois-ci les nains, vous vous mettez devant moi pour cacher mes cuisses ok?"



 "Non mais ça fait pas sérieux… sans déconner… on peut pas envoyer ça…. les Groseille en vacances avec le gros thon derrière qui gâche la paysage"



 Shoot n° 4
Retour à l'hôtel.

- "Ok, on va changer de style et faire dans le rigolo! Je vais chourrer un serre-tête de renne et les enfants vont poser avec les peluches offertes par la réceptionniste"
- "Est-ce vraiment nécessaire?"
- "Si, si, on va faire genre on se prend pas au sérieux, on a vachement d'humour"


- "Mmmm….. Ca te dérange pas si on refait un autre essai?"
- "Même là j'ai l'air fat…. Le quintal vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année… voilà ce qu'on va mettre"


Résultat : NUL, archi pas beau, pas montrable, pas imprimable. On a donc fait l'impasse une fois encore, j'ai même pas envoyé mes voeux et j'ai entamé un régime sec car à l'approche des 40 piges, si tu fais pas un peu gaffe, tu perds ta bonasse attitude à jamais.

Mais comme je vous aime, et même si on dit qu'après le 31 janvier il est trop tard pour envoyer ses voeux surtout quand on est déjà mi-mars, et bien je vous souhaite à tous une belle année 2015!!!




mardi 20 janvier 2015

#jesuis….

"Ma chérie,

Il y a plus de 10 jours, un événement terrible s'est passé à Paris. Tu sais Paris, c'est là où ton père et moi nous avons grandi. Mais tu ne connais pas bien cette ville, je ne t'y emmène pas assez et je le regrette.

Il y a 10 jours, deux fous sont entrés dans un immeuble, armés comme si c'était la guerre et ils ont tué 12 personnes qui travaillaient pour un journal satirique. Ils ont tué à cause de leurs dessins... Tu sais, il se passe des choses affreuses partout dans le monde, la cruauté et la bêtise des hommes déciment des familles. Mais toi, tu ne connaitras pas ça : on te protège, on te cajole, on te fait vivre dans un confort parfois inutile.
J'ai pleuré quand j'ai appris ce qui s'était passé. Au début, je n'ai pas compris pourquoi cela m'avait rendue aussi triste, cela allait bien au delà de l'émotion que je ressens quand j'entends les vilaines nouvelles du monde entier.

Puis, j'ai lu des articles. Je n'ai pas été très présente pour toi et ton frère les jours suivants, vous vous plaigniez souvent que je passe trop de temps devant mon ordinateur mais je voulais comprendre.

Ca a fini par faire un déclic.

Je ne connaissais pas personnellement les personnes qui sont mortes et pourtant… deux d'entre eux m'ont accompagnée durant ma jeunesse. L'un faisait des dessins rigolos à la télévision pour une émission pour enfants, je regardais ça quand j'avais ton âge (on avait pas Netflix à l'époque, t'imagines la lose???). Il se moquait beaucoup du grand nez de la présentatrice et cela nous faisait beaucoup rire même si nous la vénérions (ta cousine allait même jusqu'à embrasser sa photo sur les magazines….). Le second? Mmmm…. je ne sais pas si jeux t'en parler maintenant…. Bon allez…

Vois-tu, le second dessinateur faisait des dessins super cochons. Ton tonton à l'époque était abonné à un magazine qui s'appelait l'Echo des Savanes et il les cachait dans le tiroir du bas de son meuble qui est maintenant  à la maison. Il y avait aussi des films avec des femmes à grosse poitrine. Tu ne trouveras rien de tel ici, car j'y range juste mon désordre...

Quand j'avais 12 ans, j'allais dans la chambre de ton oncle car les trucs interdits titillaient ma curiosité. Tes grands-parents m'avaient mise dans une école catholique avec que des filles alors il fallait bien que j'apprenne toute seule comment fonctionnaient les adultes. Bref, je feuilletais en cachette ce magazine et crois-moi, cela a été une révélation : c'était sale, plein de poils aux fesses… mais instructif.
Je sais bien que ton frère et toi vous lorgnez sur les BD "qui sont pas pour vous", celles que Papa et moi rangeons tout en haut de l'étagère. Un jour, on vous laissera lire ces BD mais pas là maintenant tout de suite…

Là maintenant tout de suite, notre priorité c'est de vous aider à vous construire pour que vous deveniez des adultes responsables, ouverts, heureux.

Vous devez souvent nous entendre nous engueuler quand on aborde le sujet de votre école, car ce que tu apprends à l'école est presque plus important que les règles que nous vous imposons à la maison. Papa et moi sommes souvent en désaccord.

Ton frère a toujours été dans des écoles françaises privées à Londres et à New-York. C'est un petit cocon confortable qu'on a choisi pour lui, pour l'aider à progresser en français, et puis parce que c'est le plus grand et que ton père et moi, nous ne connaissions que ce système finalement. On a pas pris de risques.

Mais toi, tu ne veux pas aller dans l'école de ton frère, "il y a trop de devoirs", "je ne veux que parler anglais" me dis-tu souvent. Alors pour toi, nous avons choisi une école différente, une école publique anglaise. Nous avons beaucoup hésité, beaucoup cherché et puis en regardant des documents sur Internet, nous avons vu que les résultats de ton école étaient très bons, "outstanding" comme ils disent ici. "Ca c'est une école pour ma grosse mémère!" me suis-je dit.

Les premiers jours de l'école, j'étais un peu perdue. Nous paraissions être les seuls français parmi 90 familles et cela s'est confirmé par la suite. Tu sais, beaucoup de mamans françaises que je croise à l'école de ton frère ou ailleurs ne comprennent pas que j'ai pu t'inscrire dans une école comme celle-ci, elles me regardent comme si j'étais un ovni irresponsable. Ce qui les dérange, c'est qu'il n'y a que des gens de couleur, comme nous… Tu sais, ces mamans, au début, elles ne m'adressaient pas la parole car elles pensaient que j'étais votre nanny… Au bout d'un certain temps, elles ont compris que non. 

Mais ce qui les dérange le plus, ce sont les mamans voilées. C'est vrai qu'il y en beaucoup à la sortie de l'école mais tu n'as pas du faire attention. Ce sont les mamans de tes copains, ceux avec qui tu joues tous les jours, dont tu me parles sans cesse et que tu voudrais inviter à la maison. Au début, je ne savais pas comment aborder ces mamans, il y a une certaine réserve, un niveau d'anglais pas terrible des deux côtés et puis on court souvent après la sortie de l'école pour aller chercher ton frère. Le jour où la tuerie a eu lieu, quand je suis venue te chercher, je me suis sentie isolée, les yeux embués, au milieu de toutes ces mamans. Car les deux fous prétendaient avoir la même religion qu'elles et je ne me voyais pas aborder le sujet. Impossible.

Et puis, vous voilà, vous, les enfants. Vous sortez de votre classe en vous tenant la main, vous riez ensemble, vous faites les débiles, vous délirez à la sortie de l'école, on ne comprend rien à ce que vous racontez. On comprend juste que vous êtes heureux ensemble et que votre innocence et votre spontanéité sont précieux. Alors forcément, cela nous fait sourire. On finit du coup par se dire bonjour, se présenter, discuter de manière très polie. Sans plus. Comme toutes les mamans, j'aime ceux qui te rendent heureuse.

Tu sais, je ne suis pas aussi ouverte d'esprit que j'en ai l'air. Je vieillis et je m'assoies sur mes convictions, mes "à priori". Je ne sais pas si je suis un bon exemple pour vous. Alors, dans le doute, je mets de côté mes préjugés, ils ne t'apprendront rien.

Ton père et moi, nous allons juste nous assurer d'être présents, que tu ne manques de rien pour que tu n'ailles pas chercher ailleurs, par dépit ou frustration, ces grandes et petites choses que l'on ne trouve qu'au sein de la famille.

Ensuite, ce sera à toi de choisir qui tu veux être, c'est d'ailleurs pour cela que nous avons choisi de ne pas te baptiser au grand dam de la famille, pour que tu soies libre. Ce sera à toi de choisir qui tu veux faire rentrer dans ta vie, te lier d'amitié avec des gens que tu n'aurais pas eu l'occasion de rencontrer ailleurs et probablement pas dans notre milieu social.

Je te fais confiance mais bon… évite juste les abrutis et simples d'esprit, tu en croiseras partout.

Je t'aime

Maman"


mercredi 3 décembre 2014

The Birthday Cake

Suite à mon article sur la fameuse recette du F*** Magic Cake, on m'a suggéré que ces petits tutoriaux, à défaut d'apporter une quelconque once d'idée en matière de cuisine, animaient les pauses déjeuner des mes lecteurs.

Je n'aime pas trop faire dans le répétitif. Ca lasse. Mais l'anniversaire de Naine tombant par hasard la semaine dernière, je ne peux m'empêcher de vous dévoiler les étapes chaotiques de la confection du Gateau d'Anniversaire.




Pour tout vous avouer, je n'ai jamais fait de gâteau d'anniversaire : je ne pouvais pas assumer de donner un truc dégueulasse à des enfants qui ne sont pas les miens.

Je me contentais donc d'aller au Sainsbury's acheter un gâteau déjà tout fait, nappé de icing (cet étrange mélange de beurre et de sucre dont les enfants raffolent), pré-découpé ou pré-décoré, ne dépassant pas les 12£ et avec une date limite de consommation suffisamment éloignée pour pouvoir le laisser traîner dans le frigo pendant 2 semaines sans que le moisi n'apparaisse. Ainsi, quand ce genre de truc existe, pour-quoi-se-faire-chier?

Et bien cette année, j'ai été prise d'un sursaut de mauvaise conscience à la lecture de cet article qui pointe du doigt cette mode de mère indigne sur laquelle je surfe allègrement.

Donc, pour l'anniversaire de Naine, j'ai décidé de faire un gâteau sur le thème Pouf.

Le problème quand on n'a jamais fait de gâteau, c'est qu'on se retrouve noyé au milieu de centaines de recettes sur Internet et qu'il est difficile de choisir celle qui conviendra le mieux à mon niveau et au temps que je compte y consacrer.

J'appelle donc ma copine V. dont le gâteau au chocolat est une pure merveille et qui est selon elle "enfantin" (Dieu que je déteste cette expression…). 

Bref, elle me dicte de tête la recette au téléphone,  et là…


Je sais par avance qu'une recette écrite à la va-vite sur un torche-balle, ça va rien donner de bon…

Allez c'est parti :

1. Rassembler tous les ingrédients. Se demander comment ils ont pu laisser une plume de poule dans une la boite d'oeufs. 
Réaliser que ton mec a tapé dans TOUTES les tablettes de chocolat sans les finir et que tu es obligée de racler les fonds de tiroir pour rassembler les restes épars.



2. Mélanger le sucre et les oeufs.
Comme t'as la flemme, appeler ta fille de 5 ans et la mettre un peu au turbin mais dans un esprit pédagogique ET ludique.



3. On t'explique que tu peux faire fondre le beurre et le chocolat au micro-ondes mais comme t'es une puriste, tu préfères le faire au bain-marie.

Mais comme t'es à la fois une puriste ET une moule, tu te dis que la casserole directement sur la plaque à feu doux, c'est aussi bien.

Tu te rappelles de la "touche personnelle" de ta mère et tu rajoutes du beurre.

Ca fond à 2 à l'heure, c'est pénible.

4. Comme t'es à la fois une puriste, une moule ET une mère exemplaire, tu rappelles ta fille qui était partie faire autre chose pour lui expliquer que le gâteau, bah il allait pas se faire tout seul et tu lui demandes en douceur si elle peut touiller dans la casserole.


Tu te souviens avoir lu quelque part que c'était hyper dangereux de laisser les enfants s'approcher d'une plaque de cuisson mais comme il faut se méfier des conneries qu'on peut lire sur Internet, tu laisses faire (toujours dans un esprit pédagogique ET ludique)


5. Tu mélanges la mixture de Naine (qui est déjà repartie parce qu'elle en avait marre) et le chocolat-beurre qui a enfin fondu.



5. La recette dit que tu peux utiliser un seul moule mais tu choisis de faire des petits gâteaux individuels car statistiquement, sur les petits 10 moules, y'en aura forcément au moins 1 de bien alors que si tu utilises que 1 seul gros moule et que tu foires, t'es bonne pour tout recommencer à zéro.

Tu choisis donc des petits moules à cupcakes bien étalés sur un plat.




6. Tu t'apprêtes à verser cette mixture dans les petits récipients et là, tu te dis que tu vas galérer et qu'il y a de force de chances pour que ça dégouline partout sauf dans ces machins en papier.



7. Tu vires les machins et tu sors ton plat magique en silicone


Beaucoup mieux!!

8. Tu verses un peu de mélange dans chacun des trous. Il t'en reste plein mais c'est pas grave, tu feras une deuxième fournée.


9. Tu pré-chauffes ton four.

10. Tu attends. 

11. Quand c'est bon, tu mets le plat au four 10 mn pas plus, le temps de fumer 1 clope et nettoyer ton bordel. 

Tu sors tes petites merveilles et tu les mets sur un plat.




12. Comme le thème c'est "Princess Party" tu dégaines le matos rose bonbon pour customiser tes petits gâteaux





13. Tu commences par le icing rose et tu réalises que la machin que tu as acheté, c'est de l'arnaque totale et qu'au bout de 9 gâteaux, il en reste plus une goutte. 



Et c'est pas la peine de secouer la bouteille comme un gros bourrin pour vérifier...


14. Tu compenses en chargeant les deux derniers avec des pétales de fleurs


ET VOILA!!! C'est absolument magnifique et tu peux être fière de toi!


Verdict : 
les enfants n'ont mangé que le icing rose et ont laissé la partie chocolat (bande d'ingrats)


Mais à côté de ça, c'est un peu ma faute car pour tout vous avouer…. j'avais quand même acheté un gâteau tout fait chez Sainsbury's



Dont il ne restait qu'une minuscule part...



vendredi 7 novembre 2014

Happy 20th Birthday to Eurostar!

Le 14 novembre prochain, Eurostar fêtera ses 20 ans d'existence et lance à l'occasion pleins d'événements!




- "Mais c'est quoi ça Eurostar?" me demanderont les moins avertis
Eurostar, c'est le train qui part de Paris et qui vous amène en 2h15 au coeur de Londres. Plus rapide que d'aller à Londres qu'à Marseille!

- "Mais comment ils font pour faire ce trajet en 2h15?"
Bah c'est simple, on a creusé un tunnel SOUS la manche, dans ce tunnel, y'a des rails, et sur ces rails, tu peux faire rouler un train. TA-DAAAAA!

Une taupe ferait pas mieux...


- "Mais c'est pas flippant de rouler sous la mer?"
Bah si. Les premières fois, les 20 minutes de trajet dans le tunnel paraissent une éternité, ils ferment toutes les portes, tes oreilles se bouchent, ton rythme cardiaque s'accélère, t'as mega envie d'une clope mais comme ton bébé hurle dans tes bras, tu peux pas bouger (et puis de toute façon, ce sont des wagons non-fumeurs) et tu peux appeler personne parce que le réseau capte pas sous la mer (tu peux vérifier si ça te fait plaisir mais je te promets sur la tête de mes enfants que c'est vrai).

- "Et c'est cher?"
Mmmmm…. Ca dépend, faut s'y prendre à l'avance mais on est bien d'accord que de manière générale… ça coûte la peau du zob…

Mais continuons sur une note positive!!

Pour ses 20 ans, Eurostar a donc décidé de faire preuve d'une grande générosité et gâter ses futurs clients en vous faisant participer à un magnifique concours.

Pourquoi aller à Londres?
Parce que c'est une ville incroyable, sans cesse en mouvement, les musées sont gratuits et si vous avez des amis ou de la famille qui y sont installés, c'est une belle occasion d'aller leur rendre visite ou de Partir en Famille :

Et boom, comment je t'incruste mon guide comme ça là, ni vu, ni connu

Pourquoi aller à Paris?
Parce que c'est une ville incroyable, qui s'embellit sans cesse, la bouffe y est alléchante  et si vous avez des amis ou de la famille qui y sont installés, c'est une belle occasion d'aller leur rendre visite. Et en plus, y'a le Super U et Picard.


Y'a quoi à gagner? Y'a des cadeaux??
Mais OUI!!! Sachez qu'Eurostar a fait appel aux bons et loyaux services de vos blogueuses préférées pour vous faire participer à ce concours et vous faire gagner des billets Eurostar gratis!

J'ai pour ma part 3 lots à faire gagner à mes lecteurs chéris :

LOT 1 : 4 x billets aller-retour en standard pour une famille avec au moins un enfant, car soyez pas égoïstes et embarquez vos nains avec vous même s'ils se tiennent comme des porcs dans un train.

LOT 2 : 2 x billets aller-retour pour un couple qui aura laissé ses enfants sur place pour profiter d'un week-end ou de quelques jours de liberté pour aller faire la fête et prendre l'air!

LOT 3 : 2 x billets aller-retour pour qui veut tout simplement voyager ou parce que vous êtes grave fauchés.


Comment que ça va se passer?
- Tout d'abord, vous pouvez suivre ma malheureuse page Facebook : ça vous coûte rien mais moi, ça me fait ultra plaisir et je sais au moins à qui j'ai affaire!

- Me laisser un commentaire ci-dessous ou sur le lien de ma page Facebook en me racontant votre souvenir le plus marquant en Eurostar ou me dire la première chose que vous ferez en arrivant à Londres (ou à Paris) - pas obligé de me raconter votre passage aux toilettes de la Gare du Nord bien sûr, si on peut éviter, c'est pas mal….

- Bien préciser votre prénom + Initiale de votre nom de famille + lieu de résidence histoire  que je m'emmêle pas les pinceaux!

- Le 13 novembre, les nains procéderont à un tirage au sort pour le Lot 1 et le Lot 2. Je garde cependant une option sur le Lot 3 et choisirai le participant dont le commentaire m'aura fait le plus rire (ou le plus pitié ;)).


Résultats?
- Annonce des gagnants le vendredi 14 novembre, jour J des 20 ans!
Les gagnants devront ensuite se mettre directement en relation avec moi pour la suite des événements!


Et si j'ai peur de loser?
Si vous avez vraiment pas de bol, que vous voulez mettre toutes les chances de votre côté, que vous préférez un voyage plus haut de gamme en amoureux avec un service top, vous pouvez participer sur les concours organisés par les autres blogueuses (personnellement, j'ai opté pour la quantité!!) :



Y'a des Termes et Conditions pour les billets?
Bah ouais, faut pas faire n'importe quoi non plus!!

· Les billets Eurostar sont soumis à disponibilité. Il est possible que vous ne puissiez pas voyager à la date que vous avez choisie. Merci de nous indiquer 2 choix.
·  Tous les voyageurs qui bénéficient de ce bon doivent voyager ensemble, à l’aller comme au retour.
·   Ce bon ne comprend pas d’assurance voyage.
·  Après la réservation, aucun changement, échange ou remboursement ne pourra être effectué.
·  Ce bon n’est ni transférable, ni échangeable. Il ne peut par ailleurs en aucun cas être échangé contre de l’argent.
·  Ce bon n’est pas cumulable avec une autre offre. Les réservations faites avant et pendant la période de validité de ce bon ne peuvent être remboursées ou échangées contre un autre billet. 
· Les conditions de transport d’Eurostar International Ltd s’appliquent à tous les voyages réservés avec ce bon. Vous pouvez en prendre connaissance sur www.eurostar.com
· Vous devez voyager avant 14/11/ 2015.
Il n’est pas possible de voyager certains jours, par exemple tous les jours fériés légaux et les week- ends associés et à la St Valentin (liste non exhaustive).


Les copains, vous avez donc une semaine pour vous bouger et participer! 

BONNE CHANCE A TOUS 
et MERCI EUROSTAR!!

mardi 21 octobre 2014

The Wall of Shame

J'adore mes enfants.

Mais voyez-vous, parfois, ils me font tellement honte que j'ai envie de prendre une pelle pour creuser un trou assez profond pour y plonger mon corps pétrifié par l'embarras.

Oui, parce qu'éduquer des mômes, c'est se transformer en disque rayé. On a beau leur répéter 10 fois par jour qu'il faut dire le sacro-saint "Bonjour - steuplé - merci - au revoir" et bien, la plupart du temps, lorsqu'on se retrouve en public, ils deviennent complètement débiles. 

Personnellement, lorsque je sors les enfants et que l'on croise des personnes extérieures, j'ai toujours ce petit moment d'angoisse les premières minutes : "Vont-ils appliquer automatiquement ce que je me tue à leur apprendre quotidiennement? Vont-ils faire preuve d'un minimum de politesse sans que j'ai à leur rappeler ces simples règles en public?"

En gros, vont-ils faire bonne impression? 

C'est un peu comme un crash test qui foire 1 fois sur 2. Et 1 fois sur 2, on se retrouve à s'excuser platement, gênés, conscients d'avoir bien foiré l'éducation de notre progéniture. 1 fois sur l'autre, on attend au taquet le soupçon d'un simple bonjour avant de se relaxer, fiers d'avoir réussi après des mois, des années de règles répétées inlassablement.


c Françoise de Guibert


Je sais pas pour vous, mais moi, ça me stresse. 

Ca peut paraître complètement superficiel comme réflexion mais si on se casse le cul à les éduquer entre les 4 murs de notre maison, c'est bien pour, un jour, les lâcher dans le monde extérieur en toute sérénité, confortés dans l'illusion que oui, nous leur avons inculqué suffisamment de savoir-vivre pour être à l'aise en société. Petit animal devient ainsi petit être social.

Mais c'est un travail de longue haleine mais de nos jours, il faut bien l'admettre, on fait preuve d'une plus grande tolérance à l'égard des enfants. Je ne suis pas sûre que ça leur rende service…. Il y a certes des enfants pour lesquels la vie en société est un véritable challenge que leurs vaillants parents acceptent à bras le corps.

Mais pour les autres?

Alors que nos ancêtres pratiquaient sans vergogne la fessée en public et les remontrances humiliantes, nous avons inventé toutes sortes d'excuses pour justifier leur mauvais comportement. 

1. "Il est fatigué". Grand classique qui fonctionne parfaitement bien de 0 à 10 ans. Il est fatigué, donc tu comprends, ça le rend nerveux et quand il est nerveux, il est comme ça (en train de faire chier tout le monde en criant).

2. "Il est énergique, il a besoin de se dépenser". A croire qu'on l'a mis en camisole pendant 48h sans bouger et qu'enfin, il peut défouler tout son petit corps et foutre du gros bordel. En particulier chez les autres, c'est plus rigolo.

3. "Il est timide". Donc il dit pas bonjour, pas au revoir, il reste scotché à ta cuisse comme de la mauvaise cellulite même si tu lui mets des coups de pied pour qu'il aille jouer avec les autres enfants (cas 1 et 2, on peut à la rigueur le comprendre).

4. "Il est frustré de - au choix - pas avoir eu le cadeau qu'il voulait/pas pu jouer à l'Ipad pendant 4 heures/pas pu inviter ses 12 copains en playdate". Un simple Non de la part des parents et on se retrouve avec un troll qui fait la gueule à tout le monde. Nice.

5. "Il aime pas ta bouffe". Et pourtant, tu t'es fait chier à faire un Gâteau Magique...

Bref, il existe d'autres variantes où on implique des notions de gestion d'émotions qui nous transforment, nous parents, en psychologues de comptoir. On cherche souvent chez l'enfant des explications parfois rocambolesques alors qu'en fait, le problème doit peut-être venir de nous.

Quand mes nains se comportent mal en public, Mari et moi sommes rarement synchrones sur les réactions à avoir. Je suis le gant de velours (ie je pioche au hasard parmi les excuses sus-citées) et lui le bâton moral (paf - au coin/on rentre). En gros, on s'engueule en public sur la façon d'éduquer nos mômes et les enfants se retrouvent ballotés entre deux abrutis qui n'arrivent pas à se mettre d'accord. "Royal au bar, on peut faire n'importe quoi, les deux débiles ont déjà commencé à se crier dessus!! Putain on est trop fort".

Cependant, je me dis que nous nous mettons une pression trop forte, que ce ne sont que des enfants et qu'à et âge, on a le droit d'être libre de dire et faire ce qu'on veut, c'est tellement jouissif de faire des conneries sans prendre le risque de se faire virer ou de subir l'opprobre générale! Bref, pratiquer sans honte le laissez-pisser dans l'indifférence générale.


Mais bon, les enfants, c'est vraiment difficile de faire preuve d'un peu de politesse? Bordel de merde...